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Préparer une microaventure: Un bivouac hivernal en canoë

Préparer une microaventure est essentiel. Cela vous permettra d’être dans les meilleurs conditions pour le bon déroulement de votre microaventure, pour rentrer sain et sauf et pour avoir la grosse banane en arrivant au boulot le lundi matin.

Dans cet article, je vais vous parler de la préparation d’une microaventure que nous avons réalisée juste avant Noël. Nous sommes partis bivouaquer dans la neige après avoir rejoint une île en canoë. D’ailleurs, vous pouvez lire le récit ici. Comment vous vous en doutez, une telle microaventure n’est pas quelque chose qui s’improvise. Répondre à ces cinq questions vous permettra de bien préparer une microaventure.

Comment trouver le lieu idéal ?

Préparer une microaventure commence par trouver le lieu idéal. Pour partir en canoë, il faut trouver de l’eau. Cela peut être un lac, une rivière, un canal ou même la mer. Pour camper sur une île, il faut trouver… une île. Quelques mois en arrière, un ami m’avait fait part d’un lac magnifique dans la Sierra Nevada qui possède des îles: Loon Lake.  Je vais sur Google Map pour étudier ça de plus près. J’analyse les différentes îles, leur taille, leur distance de la mise à l’eau. Il y a l’embarras du choix. Certains se trouvent à 100m de distance, d’autres à 3km. Cela donne plein d’options et nous laissera de la flexibilité en fonction des conditions rencontrées.

Vérifiez la législation

Puis, je vérifie la législation en cours. Bonne nouvelle, il est autorisé de bivouaquer sur les îles. Il est aussi possible de faire un feu sous condition d’obtenir un permis. D’un point de vue légal, il est très important de respecter les lois en vigueur. Dans les réserves ou parcs, ces lois sont là pour protéger ces lieux que nous aimons tant. Il faut toujours se dire que nous ne sommes pas les seuls à en profiter. Il y a d’autres personnes mais surtout des animaux. Nos comportements ont un impact direct sur les lieux que nous fréquentons. Dans le cas de Loon Lake, le seul document à avoir en possession est le permis de feu. Il est très facilement obtenu en ligne après visualisation d’une vidéo et une validation des connaissances par un test.

Appelez des locaux

Autre point, le lac se trouve dans la Sierra Nevada à une altitude de 2000m. Il est probablement gelé. Jérôme, un de mes partenaires de microaventure, appelle le bureau des rangers. Appeler un organisme officiel ou des commerces locaux peut vous aider à rassembler des informations importantes et réduire le risque de mauvaise surprise. Avec la ranger au bout du fil, Jérôme confirme la possibilité de bivouaquer sur les îles. La ranger, néanmoins, ne peut confirmer si le lac est glacé ou non. Elle en profite pour le mettre en garde contre des conditions météo potentiellement difficiles avec des chutes de neige importantes. Mais aussi, elle veut s’assurer de notre expérience. Jérôme la rassure par des exemples de microaventures passées.

Comment définir son plan ?

Préparer une microaventure nécessite de définir un plan. Avant de partir, il faut établir un plan A et parfois un plan B, surtout comme ici, si le lac est gelé. Donc, je poursuis mes recherches sur Google Map et je trouve un autre lac possédant des îles à une altitude bien plus faible sans risque de gel. Petit bémol, il n’est pas possible de faire de feu. Et j’adore faire un feu le soir venu après une journée physique.

Alors que l’on se rapproche de la date, la météo se précise. Une dépression est prévue avec de fortes précipitations : de la pluie dans la vallée, de la neige en altitude.

Faut-il annuler ? Pas forcément ! Mais il faut certainement être encore mieux préparé. Il n’y a pas de mauvais temps, que des mauvais vêtements!

Nous allons tirer à notre avantage la prévision de cette dépression. Il est plus agréable de bivouaquer sous la neige que sous la pluie ! Donc, le plan est de partir en altitude et de tenter Loon Lake. Il nous faut alors un plan de repli si le lac est gelé.

Si le lac est gelé, il y aura certainement suffisamment de neige pour partir en raquette. C’est notre premier plan B et dans ce cas, on abandonnerait l’idée de camper sur une île. Bien entendu, on n’irait pas s’aventurer sur un lac gelé en début de saison et nous resterions camper sur ses berges.

Mais j’ai une envie irrésistible de bivouaquer avec le canoë donc je regarde un lac proche de Loon Lake qui serait soumis à la même législation. Bingo, il en existe un mais il ne possède pas d’île, tant pis. Par contre, son altitude est suffisamment basse pour ne pas geler et suffisamment haute pour que la météo soit toujours à la neige et non à la pluie. C’est notre deuxième plan B !

Je propose le plan à Jérôme et Hugo, mes deux compagnons pour cette microaventure. Ils le valident. Le plan est scellé !

Comment préparer son matériel?

Préparer une microaventure passe par une bonne préparation de son matériel. Comme d’habitude, j’utilise ma check-list, d’ailleurs elle est téléchargeable gratuitement sur le blog. Une checklist permet de gagner du temps mais surtout de s’assurer de ne rien oublier. Celle pour le bivouac en hiver est légèrement différente car des équipements spéciaux sont nécessaire (gants, guêtres, bottes, raquettes, bonnet, duvet supplémentaire, pelle…).

Par temps de neige et comme je n’ai pas de pneus neige, je prends des chaînes. Ça serait dommage de faire demi-tour pour quelques centimètres de neige sur la route. Renseignez-vous dans un magasin spécialisé qui vous recommandera le modèle de chaînes adéquate pour vos pneus. En gros, faites pas comme moi qui a dû acheter une deuxième paire car la première n’était pas de la bonne taille. Aussi, je vous conseille fortement de faire un essai de montage tranquillement à la maison. Cela vous permettra de vous faire la main sans pression, sans froid ni neige et de vérifier la taille par la même occasion.

Bien entendu, dans des conditions de neige, il est extrêmement important de vérifier la météo jusqu’au jour du départ. Des chutes de neige sont une chose, un blizzard avec des vents forts et une visibilité nulle en est une autre et remettrait en question la microaventure.

Comment s’abriter ?

Le choix d’un abris de qualité est indispensable pour passer une nuit au sec et à l’abris des éléments lorsque du mauvais temps est prévu. Nous disposons de plusieurs options :
 

  • La première est la tente mais elle possède une mauvaise isolation au froid. De plus, certaines tentes ne sont pas auto-portantes et ne tiennent qu’avec des sardines. Cela rend le montage difficile dans la neige. J’avais l’air malin à essayer de planter des sardines dans de la poudreuse. Les tentes seront donc notre choix de repli.
  • La deuxième est la construction d’un igloo. Nous connaissons plusieurs techniques que nous avons préalablement testées. En fonction des conditions locales, nous choisirons la méthode la plus adaptée. Partir dans des conditions météo délicates et tenter la construction de son premier igloo serait une très mauvaise idée. Je vous conseille de vous entraîner un après-midi directement à côté de votre voiture ou de votre chalet. Il est préférable que votre abris s’écroule lors d’un entrainement plutôt que lors de votre bivouac au milieu de la nuit dans une tempête… L’igloo sera notre premier choix.

Comment assurer ses arrières ?

Préparer une microaventure passe surtout par la sécurité. Ce dernier point vous sauvera probablement la vie si votre aventure tourne mal. Il faut toujours informer un proche de vos plans. Dans notre cas, ma femme avait des cartes annotées par mes soins pour notre plan A et de nos deux plans B. Elle savait que si elle n’avait pas de nouvelle le lendemain à la nuit tombée, elle devait contacter un ami pour déclencher les recherches. On ne parle pas d’appeler les secours tout de suite mais de contacter une personne ou un commerce local qui peut envoyer quelqu’un faire une reconnaissance dans un premier temps.

Ci-dessous, voici les copies des cartes que j’ai partagé avec ma femme pour le plan A et les deux plans de repli.

 

Préparer une microaventure est indispensable

Une des clés de la réussite est de bien préparer une microaventure. A travers cet article, je voulais vous montrer par un exemple concret comment je prépare une microaventure. Avec l’habitude, ce chemin de pensée devient de plus en plus naturel.  Plus on acquiert d’expérience, mieux sera la préparation, et plus la zone de confort sera étendue. Cela permet donc de sortir régulièrement de sa zone de confort. S’il y’a deux ans, on m’avait dit que j’allais partir en canoë dans une tempête de neige pour bivouaquer dans un igloo construit par nos soins, je n’y aurais tout simplement pas cru. Comme quoi, avec de la préparation, de l’entrainement et de la volonté, il est possible de repousser ses limites et de réaliser ce qu’on pensait être impossible.

Pour en savoir un peu plus, dans des articles précédents, je partage avec vous 7 conseils pour organiser une microaventure et comment trouver une aventure près de chez soi.

Alors, qu’elle sera votre prochaine microaventure?